Donna Strickland au Conseil national de recherches du Canada à Boucherville, où elle a parlé, en novembre dernier, des promesses de la photonique en environnement. Photo: Valérian Mazataud
L’automne dernier, la Canadienne Donna Strickland est devenue la troisième femme à remporter le prix Nobel de physique pour ses travaux sur les lasers.
Quand Gérard Mourou, son superviseur au doctorat, a demandé à Donna Strickland de fabriquer un laser radicalement différent de ce qui existait alors, elle lui a répondu que « c’était facile » et que « ça ne constituait même pas un sujet de thèse ». « Je peux lui dire aujourd’hui qu’elle avait raison, écrivait M. Mourou en octobre dernier. Ce n’était pas un sujet de thèse, c’était un sujet de prix Nobel ! » Le duo a gagné la plus prestigieuse récompense en physique, cuvée 2018, pour avoir « ouvert la voie aux impulsions laser les plus courtes et les plus intenses jamais créées par l’humanité ». Depuis la publication en 1985 d’un article détaillant l’«amplification par dérive de fréquence», des millions de chirurgies de correction de la vision ont été rendues possibles grâce à cette technique. Scientifique discrète et pragmatique, Donna Strickland s’est retrouvée, du jour au lendemain, sous les feux de la rampe. Alors qu’elle jonglait avec les demandes médiatiques à la suite de l’annonce des lauréats, elle a pris le temps de répondre à nos questions.
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