En Afrique du Sud, et dans plusieurs pays du continent, les produits pour éclaircir la peau se vendent comme des petits pains chauds. Un phénomène inquiétant que le microbiologiste Lester Davids s’emploie à étudier à la fois sous l’angle biologique et anthropologique, en collaboration avec des collègues en sciences sociales. De passage à l’université du Cap, nous l’avons interviewé.
Existe-t-il des crèmes blanchissantes sécuritaires ?
Oui. Elles sont développées par de grandes compagnies de cosmétiques. Il existe aussi des produits plus forts, vendus sous prescription, aux personnes qui ont des problèmes de pigmentation.
On peut imaginer que c’est ce que Michael Jackson a utilisé pour éclaircir sa peau. Atteint du vitiligo, il a sûrement préféré tout décolorer avec un tel médicament plutôt que de tout camoufler. C’est d’ailleurs dommage qu’il ne soit pas devenu un ambassadeur du vitiligo.
Pour que ces produits soient sans danger, il faut suivre la posologie à la lettre, mais c’est loin d’être le cas de tout le monde.
Est-ce que ce sont ces produits que les Sud-Africains utilisent au quotidien ?
Ces crèmes sont trop chères pour les consommateurs africains. Elles sont donc diluées et modifiées par des trafiquants.
Nous avons effectué des tests sur 29 produits différents trouvés dans les marchés pour découvrir que deux composants sont fréquemment ajoutés : l’hydroquinone et le mercure (NDLR, un perturbateur endocrinien ).