Pour certains enfants, apprendre à compter est une lutte de chaque instant. Leur problème? La dyscalculie, un trouble méconnu encore mal pris en charge.
Aussi loin qu’elle se souvienne, Aurélia s’est battue avec les chiffres. Encore aujourd’hui, à 20 ans, des opérations aussi simples que 7-3 la laissent perplexe. «La réponse ne me vient pas spontanément, ou alors j’ai un doute sur le résultat, donc je vérifie en comptant sur mes doigts. À l’école, je n’arrivais pas à lire l’heure ni à apprendre mes tables de multiplication», explique-t-elle.
Certes, équipés de téléphones intelligents et de calculatrices, nous sommes aujourd’hui nombreux à avoir un peu oublié nos tables de 7 ou de 9… Mais Aurélia, elle, a fait tous les efforts du monde pour combler ses lacunes en maths. Elle a suivi des cours particuliers et travaillé d’arrache-pied pendant toute sa scolarité. Sans grand succès; la jeune femme souffre de dyscalculie développementale, sorte d’équivalent numérique de la dyslexie. Pour elle, les chiffres sont indéchiffrables.
«La dyscalculie se définit comme une difficulté d’apprentissage spécifique au domaine des mathématiques, plus précisément de l’arithmétique, chez des enfants d’intelligence normale. C’est un trouble du calcul, en somme», résume Daniel Ansari, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neurosciences cognitives du développement et chercheur spécialiste de ce trouble à l’université de Western Ontario, à London.