Image: Johanne Kerr; MHNM
L’examen d’ Elpistostege , fascinant poisson fossile de Miguasha, révèle que ses nageoires contenaient des doigts. Une information capitale, mais qui brouille la frontière entre poissons et vertébrés terrestres…
Une chauve-souris qui déploie ses ailes grâce à ses longs doigts filiformes. Un aye-aye, petit primate nocturne de Madagascar, qui déloge une larve dans une branche à l’aide de son majeur long et gracile. Un raton laveur qui tripote sa nourriture dans un cours d’eau avec ses petites mains griffues. Un journaliste scientifique qui tape son article sur son clavier. Sur le thème de la main, l’évolution a fourni une pléthore de variations.
Mais d’où vient-elle, cette main ? Et surtout, quand est-elle apparue ? Parfois réduite à un ou deux doigts, comme dans l’aile de l’oiseau ou la patte du cheval, ou carrément escamotée chez les serpents, elle est quand même présente dans l’histoire évolutive des reptiles, amphibiens, oiseaux et mammifères, bref de tous les vertébrés terrestres, qu’on rassemble sous l’appellation de « tétrapodes ». En fait, toutes les pattes ont un même ancêtre, avec toujours la même structure de base.
La « main » a fait son apparition quelque part durant la transition qui a vu des poissons coloniser la terre ferme. Pendant longtemps, cette transition est restée couverte d’une chape de mystère.