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09 juillet 2020
Temps de lecture : 4 minutes

Et si l’ennui était bénéfique?

Illustration: François Berger

L’humain a horreur de l’ennui. Or, ce sentiment de vide et d’insatisfaction nous a drôlement rattrapés ces derniers temps. Peut-être n’est-ce pas une si mauvaise chose, nous disent les chercheurs.

Avec le Grand Confinement, nos activités sociales ont disparu. Envolées, nos distractions favorites. Nous manquions cruellement de temps et voilà que l’ennui s’est installé à demeure. Et cela n’est pas pour nous plaire. Nous abhorrons l’ennui, si bien que nous aimons encore mieux recevoir de légers chocs électriques que de rester immobiles, sans tâche précise, comme le montrent une série d’expériences menées en 2014 par des chercheurs américains. C’est dire. Pourtant, l’ennui est un sentiment fort complexe, riche d’enseignement et qui peut être même constructif.

De grands penseurs des 19 e et 20 e siècles ne se sont-ils pas échinés à cerner sa mystérieuse dualité ? Schopenhauer, Kierkegaard, Heidegger et Sartre l’ont habilement décortiquée, l’associant à un incontournable mal de vivre. Nietzsche déplorait, lui, que « presque tous les habitants des pays civilisés préfèrent encore travailler sans plaisir plutôt que de s’ennuyer ».

L’ennui a attiré l’attention des historiens, surtout après la Deuxième Guerre mondiale. Leur perspective a permis de mieux saisir toute la charge politique derrière l’ennui.

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