Les invertébrés représentent plus de 95% de la diversité animale. Photo: Pixabay – Mabel Amber.
L’évolution ne mène pas forcément vers l’apparition d’espèces plus grandes, plus belles ou plus intelligentes que leurs ancêtres. Elle favorise parfois la simplicité.
L’enseignement de l’évolution repose souvent sur des exemples d’organismes charismatiques, comme des oiseaux au plumage flamboyant ou des orchidées colorées qui rivalisent de raffinement. « Tout évoque la grandeur et la beauté: les homininés ont développé de plus gros cerveaux au fil de l’évolution, les baleines et les chevaux ont évolué à partir d’ancêtres beaucoup plus petits, et les paons ont acquis d’impressionnants attributs de séduction. Avec ces exemples d’évolution grands, beaux et vertébrés, on ne pourrait reprocher à une personne naïve de penser que le changement évolutif tend à rendre les lignées plus intelligentes, plus grandes et plus belles au fil du temps. »
Ce constat, publié dans la revue Ecology and Evolution en 2020, est celui de l’étudiant en thèse Jesse Czekanski‐Moir et de la biologiste Rebecca Rundell, du Collège pour les sciences environnementales et forestières de l’Université de New York, à Syracuse. Le titre de leur article résume à lui seul l’ensemble du propos : Formes de vie stupides, répugnantes et petites : la prépondérance des invertébrés non charismatiques comme partie intégrante d’une vision biologiquement saine de la vie.