Photo: Victor De Schwanberg/SPL
L’intrication quantique défie l’entendement. Même Einstein en perdait son latin!
Dire que les lois quantiques sont étranges est un euphémisme. Albert Einstein lui-même refusait de croire à l’existence de l’intrication quantique, qu’il qualifiait « d’action fantôme à distance ». Il faut dire que ce phénomène défie l’entendement. L’intrication quantique réfère à l’existence d’un lien inextricable entre deux particules, quelle que soit la distance qui les sépare. De la sorte, si l’état de l’une d’elles se modifie, celui de sa « jumelle » change de façon instantanée, comme s’il s’agissait d’un seul et même système. « Quand on “touche” un objet d’une paire d’objets intriqués, le deuxième tressaille, malgré la distance », résume Nicolas Gisin, spécialiste de l’intrication quantique à l’Université de Genève. Ce phénomène a été vérifié maintes fois en laboratoire depuis les années 1970.
Car – oui – les scientifiques arrivent à « intriquer » des particules volontairement, même si le reste du processus est un mystère. En 2017, une équipe chinoise a battu le record de distance entre deux particules intriquées, des photons émis par le satellite Micius . Les chercheurs les ont séparés puis captés dans deux stations au sol, distantes de 1 200 km. Bilan ? Même après ce périple, ils étaient toujours « enchevêtrés ».