Les sept instruments découverts sur le site d’Eynan-Mallaha. Photo: Laurent Davin
Il y a environ 12 000 ans, dans l’actuel Proche-Orient, émergeait la culture natoufienne, à mi-chemin entre les modes de vie nomade et sédentaire. Le site d’Eynan-Mallaha, en Israël, livre depuis plusieurs décennies des informations cruciales sur cette période de transition.
C’est là-bas que Laurent Davin, chercheur à l’Université hébraïque de Jérusalem, effectue ses travaux sur les parures. L’archéologue a scruté en détail les nombreux os d’oiseaux retrouvés sur le site dans l’espoir d’y déceler des traces de prélèvement de plumes. Il en a repéré, mais son inspection lui a permis de faire une découverte encore plus surprenante : celle de sept instruments de musique, semblables à de petites flûtes, sculptés dans les os.
Ces instruments, des « aérophones » dans le jargon archéologique, sont les plus anciens du Levant, la région bordant la côte orientale de la Méditerranée.
Même si ce ne sont pas les plus vieux instruments connus, cet honneur revenant à des aérophones datant de 40 000 ans trouvés en Allemagne, la découverte reste importante. « Ce sont les plus anciens que nous ayons qui imitent un son naturel », indique Laurent Davin, dont l’étude a été publiée dans Scientific Reports . En effet, ces petites flûtes reproduisent à merveille le cri du faucon crécerelle et de l’épervier d’Europe.
Pour arriver à cette conclusion, une équipe multidisciplinaire a reconstruit expérimentalement trois aérophones.