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28 janvier 2019
Temps de lecture : 4 minutes

Des fourmis agricultrices et pharmaciennes

Carlos de la Rosa est directeur de la Station de recherche biologique La Selva, au Costa Rica. Il vit dans une maisonnette au cœur de ce riche écosystème sur lequel il veille. En plus de recevoir des chercheurs, il est lui-même spécialiste des moustiques. Photo: Michel Huneault

Lovées dans les cavités d’arbres hauts de 40 m au Costa Rica, les fourmis Apterostigma présentent des défenses antifongiques qui pourraient être utilisées un jour dans les hôpitaux.

C’est l’histoire de symbioses à l’ombre d’une dense canopée costaricaine.

Depuis des millions d’années, des fourmis y font pousser un champignon qui les abrite et les nourrit. Pour protéger ce partenaire, elles se sont associées à des bactéries produisant des molécules qui éliminent les pathogènes et maintiennent la culture en bonne santé.

Vécue dans la plus grande discrétion, cette relation fusionnelle est aujourd’hui décortiquée par les scientifiques, qui espèrent en tirer de nouveaux médicaments anti-infectieux. Des molécules dont l’humanité a un besoin criant : de plus en plus d’infections résistent aux traitements actuels, et les médecins manquent parfois cruellement d’options.

C’est ce qu’explique Carlos de la Rosa en s’approchant d’une petite masse blanche qui pourrait tenir au creux de sa main : un nid de fourmis du genre Apterostigma . Elles font partie des quelque 200 espèces de fourmis dites « champignonnistes » présentes sur les continents américains et dans les Caraïbes. Toutes ont mis au point des stratégies sophistiquées d’agriculture et, semble-t-il, de défense.

Le directeur de la Station de recherche biologique La Selva, au Costa Rica, nous reçoit dans cette foisonnante forêt humide située à 80 km de la capitale, San José.

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