Générer des nombres au hasard n’est pas de tout repos. Les suites de chiffres aléatoires sont pourtant essentielles en simulation, dans les essais cliniques et en sécurité informatique.
Pour générer des nombres au hasard, on peut très bien jouer à pile ou face, lancer un dé ou encore tirer des boules, à la façon de Loto-Québec. Le mathématicien Pierre L’Ecuyer se rappelle avoir employé des tables, c’est-à-dire des livres contenant uniquement des nombres listés aléatoirement, pour réaliser des études statistiques à la fin des années 1960. « On choisissait dans notre tête deux chiffres pour déterminer quelle page et ensuite quelle ligne on allait utiliser ! »
Ces diverses techniques sont évidemment bien trop longues à exécuter. « Elles ne répondent pas aux besoins d’aujourd’hui, dit le professeur de l’Université de Montréal. Pour vous donner une idée, les simulations de réactions nucléaires au CERN [l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire] requièrent plusieurs millions de nombres par seconde. Personne ne peut tirer des boules à cette vitesse ! »
Les nombres aléatoires (ou les suites de bits, des 0 et des 1) sont pourtant essentiels pour désigner quels patients recevront le placébo dans un essai clinique, pour encoder de l’information ou pour perfectionner une chaîne de production dans une usine grâce à la simulation.