Photo: François Brunelle
La génétique des sosies permettra-t-elle aux scientifiques de percer l’énigme des visages ?
Des scientifiques espagnols ont trouvé dans la démarche d’un photographe québécois une improbable mine d’or, une base de données inespérée. Depuis 20 ans, l’artiste François Brunelle tire le portrait de sosies non apparentés de partout dans le monde. L’équipe de recherche a souhaité analyser l’ADN de ces individus si semblables, pour trouver les bases génétiques de leur ressemblance.
L’équipe scientifique a d’abord dû convaincre François Brunelle de se prêter au jeu ; il n’était pas chaud à l’idée de partager les coordonnées de ses sujets. Il a donc lui-même envoyé des centaines de missives pour demander à ses modèles s’ils souhaitaient faire partie de l’étude. Trente-deux paires de sosies ont accepté.
Grâce à trois différentes technologies de reconnaissance faciale, des scores de ressemblance ont d’abord été attribués à chacune. Seize couples ont été définis par ces systèmes comme très, très similaires en apparence, tandis que les autres l’étaient moins.
Tout ce beau monde a rempli un questionnaire sur son mode de vie et ses habitudes, et fourni un échantillon de salive pour analyse.
« L’idée était de vérifier si les ressemblances étaient dues à l’ADN ou si elles étaient davantage liées à l’environnement ou au style de vie », raconte l’un des principaux auteurs de l’étude, le D r