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Pour décrypter l’histoire de l’humanité, la génomique est un outil d’une puissance inouïe.
C’est elle qui, en 2010, a permis au généticien suédois Svante Pääbo (qui vient de recevoir un prix Nobel ) de confirmer le métissage entre les Homo sapiens et les Néandertaliens. « C’est aussi grâce à cette approche qu’on a découvert une nouvelle espèce, les Dénisoviens , à partir d’une seule phalange fossile. C’est assez révolutionnaire », rappelle Stéphane Mazières, anthropologue à l’Université Aix-Marseille.
Son équipe s’est penchée sur les groupes sanguins de trois Néandertaliennes et d’un Dénisovien il y a 40 000 à 100 000 ans. « On a trouvé une forme de rhésus [une protéine qui peut être présente ou non à la surface des globules rouges] chez Néandertal qui n’existe plus aujourd’hui… Sauf qu’en fouillant dans les bases de données, on a vu que cette forme avait été décrite chez un aborigène d’Australie et une personne en Papouasie », raconte le chercheur, dont l’étude est parue en 2021 . Voilà qui confirme le fait que les populations actuelles de Papouasie et d’Océanie ont hérité d’une grande part de gènes néandertaliens.
Le chercheur s’intéresse également aux données génétiques « fraîches », et en particulier aux groupes sanguins, qui sont caractérisés par une quarantaine de familles de protéines affichées à la surface des globules rouges.