La célèbre primatologue qui a bravé les interdits pour documenter les mœurs des chimpanzés met aujourd’hui son zèle et sa détermination au service de la planète.
Au bout du fil, la voix est fragile et cassée par la fatigue et la toux. Malgré notre insistance, Jane Goodall refuse de reporter l’entrevue. « Je tousserai quoi que je fasse. Et puis, j’ai trop de choses à vous dire », déclare-t-elle avec la force tranquille qui a fait sa réputation. Sans se faire prier, elle raconte par le détail sa vie dans la jungle tanzanienne où, il y a plus de 50 ans, elle a effectué des recherches qui ont changé à jamais notre compréhension des chimpanzés et transformé l’étude du comportement animal. À 85 ans, la primatologue est plus résolue que jamais à mener ce qui sera sans doute son dernier et plus important combat : convaincre le public et les politiciens qu’il est encore temps d’agir pour protéger la planète.
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Québec Science : En 1957, alors que vous aviez 23 ans, vous avez rencontré le paléoanthropologue et archéologue Louis Leakey qui, impressionné par vos connaissances sur l’Afrique et la faune, vous a embauchée pour l’assister dans une fouille archéologique en Tanzanie. Plus tard, il vous a confié un projet : l’étude des chimpanzés à l’état sauvage. Quelle a été votre réaction ?