L’artiste Sougwen Chung, qui a fait ses classes en recherche au Massachusetts Institute of Technology, utilise un robot nommé D.O.U.G. qui a analysé 20 ans de son travail et appris à imiter son style. D.O.U.G. lui propose des tracés inventifs, et l’artiste parle donc de cocréation robot-humain. Image: Sougwen Chung
L’intelligence artificielle s’immisce dans les arts, soulevant au passage des questionnements philosophiques et un vent de polémique.
L’impressionnisme, la photographie d’art et le readymade * ont tous, en leur temps, bouleversé les règles de l’art et échauffé les esprits. C’est au tour de l’intelligence artificielle (IA) de jeter un pavé dans la mare artistique. Le « scandale » est arrivé en 2018, lorsque le premier tableau créé par un algorithme a été vendu par la maison Christie’s à New York. Le Portrait d’Edmond de Belamy , qui avait été estimé initialement à 7 000 $ US, a été adjugé à plus de 430 000 $ US, causant surprise et indignation. D’autant que la signature de « l’artiste », apposée au bas du tableau, à droite, est une… formule mathématique.
« En réalité, on se considère comme les auteurs de l’œuvre », s’amuse Pierre Fautrel, l’un des trois membres du collectif français Obvious, à l’origine de ce coup d’éclat. Il voit d’un bon œil que les algorithmes « permettent à des gens comme nous, sans formation en arts, de produire du visuel ».
Le trio n’est pas le seul à avoir fait de l’IA un outil de création. Beaucoup d’artistes utilisent désormais des algorithmes pour concevoir des poèmes, des tableaux, des pièces musicales et même des scénarios de film.