Un rat parisien, de l’espèce Rattus norvegicus, qui colonise les métropoles du monde entier. Photo: Lucie Rivière, projet Armaguedon
Après avoir interdit une trentaine de pesticides sur son territoire en 2022, la Ville de Montréal fait partiellement marche arrière. Elle vient de réautoriser le diphacinone, un poison à rats qui agit en causant des hémorragies internes chez l’animal qui l’ingère.
Ce sont les plaintes des entreprises d’extermination qui ont fait plier l’administration municipale, plusieurs d’entre elles ayant constaté une recrudescence des appels d’habitants aux prises avec des infestations de rats et de souris. Certains exterminateurs ont même mis en garde contre une « situation incontrôlable » et la vidéo d’un rat se promenant dans un des bâtiments de l’Université du Québec à Montréal a mis les médias en émoi.
Qu’en est-il vraiment? Notons d’emblée que les grands titres faisant état d’une « invasion de rats » sont récurrents dans les médias. En 2018 , par exemple, on s’inquiétait déjà d’une hausse des signalements à Montréal, en estimant à 5 ou 6 millions le nombre de rats dans la métropole.
Ces chiffres sont-ils exacts? Augmentent-ils? Impossible à dire, puisqu’aucun inventaire n’a jamais été effectué et qu’aucune étude scientifique n’assure la surveillance des populations.
Plus visibles, mais pas nécessairement plus nombreux
Le fait que davantage de rats aient été signalés récemment n’est pas forcément le signe d’une multiplication des rongeurs.
Ainsi, pendant la pandémie, plusieurs villes du monde, dont Montréal