À la fin de septembre, les serres de Kuujjuaq ferment. Des scientifiques tentent d’y prolonger la saison de culture. Photo: Alexi Hobbs
À Kuujjuaq, des chercheurs travaillent main dans la main avec la collectivité pour renforcer le projet de serres communautaires et évaluer ses retombées.
À 58° de latitude nord, sur les rives de la rivière Koksoak, de la rhubarbe, des bettes à carde et des navets poussent au milieu du paysage rocailleux du plus grand village du Nunavik. Depuis 2014, une quarantaine d’habitants viennent jardiner dans les deux serres communautaires de Kuujjuaq. « Les gens désireux d’avoir un lot donnent leur nom, puis il y a un tirage au sort, explique Marc-André Lamontagne, membre du comité des serres. Plus de 80 personnes se sont montrées intéressées pour la saison à venir, c’est un record ! »
Actuellement, les 46 lots des serres non chauffées permettent de récolter plus d’une tonne de légumes, fruits et herbes aromatiques par an. Un chiffre qui pourrait augmenter si les écarts de température entre le jour et la nuit étaient atténués dans les serres et si la saison de culture, pour l’instant de mi-mai à fin septembre, durait plus longtemps.
C’est l’objet des travaux portés par l’Observatoire hommes-milieux international Nunavik et dirigés par Jasmin Raymond, de l’Institut national de la recherche scientifique, et Didier Haillot, de l’Université de Pau, en France.