Caroline Ménard s’évertue à mieux comprendre la biologie sous-jacente aux réponses au stress chronique, qui peuvent mener à la dépression.
Diagnostiquer la dépression comme on diagnostique un cancer ? Imaginez : il suffirait par exemple de prescrire une prise de sang à un patient lorsqu’il se sent déprimé pour vérifier si ce trouble mental l’affecte. Le cas échéant, le médecin pourrait lui prescrire sur-le-champ des antidépresseurs, qui prennent environ jusqu’à huit semaines pour agir, et ainsi accélérer son rétablissement. S’il n’en tenait qu’à Caroline Ménard, professeure au Département de psychiatrie et de neurosciences de l’Université Laval, ce rêve pourrait un jour se réaliser.
« Nous pensons que l’inflammation joue un rôle majeur dans la dépression. C’est pourquoi nous nous intéressons à des biomarqueurs comme les interleukines, qui régulent entre autres la réponse immunitaire, pour établir une signature de la maladie », explique la chercheuse boursière du Fonds de recherche du Québec − Santé et lauréate du Prix de la jeune chercheuse 2021 du Collège canadien de neuropsychopharmacologie, qui reconnaît les contributions exceptionnelles dans ce domaine de recherche. De fait, la prévalence de la dépression est plus élevée chez les individus qui souffrent d’affections comportant une composante inflammatoire, comme l’obésité et la maladie d’Alzheimer.