C’est vrai pour toutes les maladies, et pour les cancers en premier lieu: plus le diagnostic est posé tôt, meilleures sont les chances de guérison.
Or, les cellules qui deviennent cancéreuses sont le siège d’un véritable «chaos» moléculaire qui peut théoriquement être détecté dès qu’il apparaît.
Dans une cellule tumorale, les gènes ne s’expriment pas normalement; les chromosomes se multiplient; les protéines sont déformées. «Même les ARN, ces petites molécules messagères qui permettent de “traduire” les gènes en protéines, présentent un profil anormal», explique Jean-Philippe Brosseau, chercheur en biologie moléculaire à l’Université de Sherbrooke.
En comparant les variants d’ARN présents dans des cellules de cancer de l’ovaire à ceux des cellules ovariennes saines, le doctorant, qui travaille avec la Chaire de recherche du Canada en génomique et ARN catalytique, a détecté une dizaine d’ARN propres aux cellules cancéreuses. «C’est une sorte de signature du cancer ovarien que l’on pourrait repérer très tôt, dès les premiers stades», précise-t-il. De quoi gagner un temps précieux, quand on sait que les trois quarts de ces cancers sont diagnostiqués à un stade avancé. Le taux de survie 5 ans plus tard n’est alors que de 30% (contre 85% si le cancer est détecté au premier stade).
L’équipe de Sherbrooke s’intéresse aussi de près au cancer du sein, le plus fréquent chez les femmes.