Recréer les conditions qui régnaient dans l’Univers juste après le big-bang, il y a 14 milliards d’années: voici l’ambition des opérateurs du Grand collisionneur de hadrons (LHC) du CERN, la plus grande machine scientifique jamais construite, sur laquelle travaillent (sur place et à distance) près de 10 000 physiciens de plus de 80 pays.
Pénétrer dans l’antre du CERN est en soi une expérience internationale! Les physiciens et les étudiants, de toutes origines et parlant toutes les langues, y côtoient des groupes de touristes venus «admirer» les salles de contrôle des différentes expériences.
Dans celle d’ATLAS, derrière une baie vitrée, des dizaines d’écrans permettent aux opérateurs de s’assurer que le détecteur fonctionne correctement. On ne verra toutefois rien de plus. La machine venant d’être remise en route, il est impossible de descendre dans une des quatre «cavernes» où se situent les détecteurs.
Le LHC est en fait un tunnel circulaire de 27 km de longueur (comprenant deux anneaux concentriques de 10 cm de diamètre), creusé à 100 m sous terre, autour duquel sont installés plus de 9 000 aimants. Le champ magnétique généré par les aimants permet de faire circuler des protons dans les anneaux, dans des sens opposés. À pleine puissance, des trillions de protons, lancés à 99,9999991% de la vitesse de la lumière, effectuent 11 245 fois le tour de l’accélérateur par seconde!