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27 juin 2019
Temps de lecture : 4 minutes

Le passé caché dans les molécules

Image: Shutterstock

Pour reconstituer le passé, les scientifiques ne se contentent plus d’assembler des fossiles ou d’étudier des éclats de silex. Ils s’appuient aujourd’hui sur des techniques moléculaires d’une précision extrême, qui récrivent l’histoire du monde.

Sur l’écran, la dent numérisée en 3D tourne sur elle-même, sous l’œil satisfait de Josh Lindal, qui vient de programmer l’animation. «C’est dur de rendre une dent intéressante», lance ce jeune anthropologue de l’Université de Winnipeg en s’excusant presque. Pourtant, la molaire en question, précieusement gardée dans un laboratoire en Allemagne, n’a rien de banal. «C’est une molaire de Néandertal», assure le chercheur, détaillant la largeur des « pics » dentaires caractéristiques d’ Homo neandertalensis .

C’est Josh Lindal qui a authentifié la dent trouvée au milieu de fragments d’os d’animaux exhumés en 2015 d’une grotte en Serbie, où l’équipe de Winnipeg organise des fouilles tous les étés. « C’est la première preuve formelle de la présence des Néandertaliens en Serbie », souligne le chercheur, qui a décrit sa trouvaille âgée de 100 000 ans dans le Journal of Human Evolution en juin dernier.

Pour l’instant, la dent est le seul vestige humain mis au jour dans la grotte par l’équipe. Si le butin peut sembler mince après des mois de fouilles, il n’en est rien. La morphologie de la molaire n’est que la partie visible d’un iceberg d’informations.

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