Un mal mystérieux décime les caribous du globe. Qu’ils soient russes, scandinaves ou canadiens, leurs effectifs diminuent un peu partout dans l’hémisphère Nord. Voilà qui laisse les biologistes perplexes.
Le Québec n’y échappe pas. Un plan de rétablissement du caribou des bois est sur le point d’être adopté. «On sait déjà qu’il obligera les forestiers à laisser intacts de grands massifs de plusieurs centaines de kilomètres carrés», affirme Daniel Fortin, directeur de la Chaire de recherche industrielle CRSNG – Université Laval en sylviculture et faune. Le caribou des bois, la sous-espèce qui habite notre province, se divise en trois écotypes; c’est-à-dire trois populations adaptées à des milieux différents.
Au sud vit l’écotype montagnard, qu’on trouve seulement sur les versants et les hauts sommets du centre de la Gaspésie. Avec moins de 200 têtes, la harde rétrécit comme peau de chagrin, malgré des plans de sauvetage successifs. Dans le Grand Nord, le caribou toundrique s’est habitué à la rigueur de sa toundra et il est le seul à avoir des mœurs migratoires. Ses deux grands troupeaux, celui de la rivière George et celui de la rivière aux Feuilles, ont perdu jusqu’à 95% de leurs effectifs au cours des 20 dernières années.
Entre les deux, depuis le 49e jusqu’au 53e parallèle, c’est le caribou dit forestier qui habite la forêt boréale.