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23 décembre 2013
Temps de lecture : 1 minute

L’économie n’est pas une science

En principe, les scientifiques sont censés se remettre constamment en question. Ils confrontent leurs théories à l’expérience pratique et apprennent de leurs échecs. Or, les professeurs de sciences économiques échappent de plus en plus à ces exigences, déplore Éric Pineault , professeur au département de sociologie de l’Univer­sité du Québec à Montréal (UQAM) et spécialiste des questions économiques. Les facultés universitaires, au Québec comme ailleurs, sont noyautées par les chantres de la pensée néolibérale qui défendent les vertus du libre marché et refusent les courants de pensée contraire.

Au Royaume-Uni, en France et aux États-Unis, des étudiants universitaires en économie se soulèvent et dénoncent ne pas être exposés aux courants de pensée hétérodoxes dans leur discipline. Au Québec, les étudiants sont-ils mieux servis?

Pas du tout. Il y avait quelques économistes qu’on aurait pu qualifier d’alternatifs à l’UQAM, mais ils ont graduellement pris leur retraite. Aujourd’hui, les profs dans nos facultés sont à peu près tous de l’école néoclassique. Ils défendent le libre marché et réfutent toute intervention pour le réguler.
L’histoire de la pensée économique n’est plus enseignée, sauf dans les cours à option. Les étudiants peuvent compléter leur baccalauréat sans entendre parler de Marx ou de Keynes. Pourtant, les outils qui émanent des écoles de pensée de ces derniers sont les seuls qui peuvent aider à expliquer la stagnation actuelle.

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