L’effet fondateur au Québec est la cause de certaines maladies génétiques, mais aussi de changements soudains de trajectoire de vie. Celle de Claude Bhérer, scientifique québécoise actuellement en postdoc au New York Genome Center, a emprunté un nouveau chemin après le décès de son neveu en 2002. Elle a, depuis, consacré une grande partie de sa carrière à l’étude de l’effet fondateur. Nous l’avons rencontrée dans le vieux Montréal pour parler fondation et gènes, en lien avec notre balado sur l’effet fondateur.
D’où vient votre intérêt pour la génétique ?
C’est un sujet qui est très présent dans ma vie et dans mon esprit. En 2002, ma sœur a perdu son fils âgé de deux jours car il était atteint d’acidose lactique [ NDLR, une maladie génétique fréquente au Saguenay-Lac-Saint-Jean ]. À l’époque, j’étudiais en anthropologie à l’Université de Montréal. Je me suis plongée dans les gènes et leurs mutations pour décrypter les événements auprès de mon entourage. La discipline m’a littéralement engloutie : j’ai quitté l’ethnologie pour la biologie.
Avez-vous persévéré dans cette voie ?
Oui, j’ai même déménagé à Chicoutimi pour rejoindre Hélène Vézina, la spécialiste que vous avez rencontrée dans l’ épisode 1 . Avec elle, j’ai étudié les conséquences génétiques de l’urbanisation de Lanaudière. Parallèlement, avec Bernard Brais ( épisode 4