L’industrie forestière a toujours cru que le meilleur moyen d’augmenter la productivité des arbres était de reboiser avec une seule espèce, comme l’épinette. Elle avait tout faux.
Christian Messier et Alain Paquette viennent d’ébranler un dogme de la foresterie. Ces deux chercheurs du département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) ont publié, en septembre 2010, une étude qui remet complètement en question ce qu’on enseigne dans les facultés. «Depuis toujours, les futurs ingénieurs forestiers se font dire que les forêts peu diversifiées sont plus productives. Ils croient donc que les arbres pousseront mieux s’ils sont tous de la même espèce, dit Christian Messier. Notre étude démontre le contraire.»
L’article, publié en ligne par la revue scientifique Global Ecology and Biogeography , prouve en effet que biodiversité et productivité vont de pair. Plus une forêt compte d’espèces diversifiées, mieux les arbres se portent, et plus on peut récolter de bois quand ils arrivent à maturité.
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont utilisé l’imposante base de données constituée par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, qui effectue le suivi rigoureux de la croissance des arbres de la province depuis 40 ans.