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13 décembre 2012
Temps de lecture : 1 minute

Introns: collecte sélective

Longtemps négligés en génétique, les introns, ces bouts d’«ADN poubelle», seraient des atouts essentiels pour l’adaptation et l’évolution des organismes.

Tout a commencé par une boutade. Lors d’un congrès en 2001, Sherif Abou Elela, directeur scientifique du Labo­ra­toire de génomique fonc­­tion­­nel­le de l’Université de Sherbrooke (LGFUS), discute avec un collègue qui raconte ses nombreuses conférences. Son sujet de prédilection? Les introns et l’épissage alternatif.

Sherif l’interrompt: «Les introns? Ça ne sert pas à grand-chose à part l’épissage alternatif.» «Ah bon? rétorque l’autre. Et pourquoi tu dis ça? On ne les a même pas encore bien étudiés.» Le défi était lancé. Sherif Abou Elela décide d’aller y voir de plus près. Dix ans plus tard – qui l’eût cru? – il fait une découverte en voie de bouleverser la biologie moléculaire.

De quoi parle-t-on? Disons que c’est de la biologie d’avant-garde. Les introns ont toujours été considérés comme de l’ADN poubelle. Ce sont des bouts d’ADN en apparence inutiles, disséminés dans les gènes. Lorsque la cellule exprime ces gènes sous forme de protéines, elle élimine de l’information en cours de route, les introns. Par opposition, les fragments utilisés sont appelés exons. Comme si les gènes étaient des ingrédients dans une recettes de cuisine et que le chef, en éliminant quelques-uns, réussissait la recette quand même.

En biologie, ce «nettoyage» se nomme épissage.

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