George Thanassoulis a coordonné une étude génétique colossale qui a permis d’en savoir plus sur la sténose aortique, une maladie du cœur affectant 150 000 personnes au Canada. Bientôt un traitement préventif?
Quatre ans de travail, 2 000 gènes analysés chez 10 000 patients appartenant à 6 cohortes internationales: l’ampleur de l’étude coordonnée par le cardiologue George Thanassoulis, professeur adjoint de médecine à l’Université McGill, donne le vertige.
Les efforts consentis par la quarantaine de chercheurs impliqués ont porté fruit. On a pu mettre en évidence pour la première fois le lien entre un certain profil génétique et le développement de la sténose aortique, une maladie qui touche une valve du cœur et qui affecte jusqu’à 9% de la population de plus de 65 ans. Mieux, l’étude, publiée dans le New England Journal of Medicine , a levé le voile sur l’un des mécanismes en cause dans cette maladie fréquente, mais contre laquelle il n’existe aucun moyen de prévention.
«Nous avons été chanceux», commente modestement le docteur Thanassoulis, aussi directeur du programme de cardiologie préventive et de génomique cardiovasculaire au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Il faut dire qu’explorer les gènes associés à la sténose aortique revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin.
«Les maladies cardiovasculaires ne sont pas dues à un seul gène dysfonctionnel. Elles ont des causes multiples, mais certains profils génétiques peuvent augmenter le risque de les développer», rappelle le cardiologue.