Dans nos gènes se cachent les archives de notre évolution. On a découvert comment le nombre de doigts de nos lointains ancêtres a été fixé à cinq par main.
Il y a un an, lorsque Marie Kmita a donné naissance à sa fille, elle a compté les doigts et les orteils de la petite, comme le font tous les parents. Mais contrairement à tous les parents, elle sait que si son bébé est bien né avec cinq doigts par main, c’est parce qu’un gène baptisé « Hoxa11 » ne s’est pas exprimé à l’extrémité de ses menottes.
« Si ce gène était actif au bout des mains, nous aurions six, sept ou même huit doigts, précise la chercheuse de l’ Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM). C’est ce qui est arrivé à nos souris : on a réussi à faire s’exprimer ce gène jusqu’au bout de leurs membres. » Une expérience pas banale qui a permis à la biologiste et son équipe de comprendre un moment clé de l’évolution.
Il faut remonter au Dévonien, il y a quelque 380 millions d’années, quand il n’y avait encore aucun vertébré terrestre.