On peut maintenant tailler en pièces les biofilms qui protègent les colonies microbiennes responsables de nombreuses infections. Le secret ? Retourner les armes des envahisseurs contre eux-mêmes !
Tapis derrière leurs murailles, les micro-organismes pathogènes attendent leur heure. Qu’il s’agisse de hordes de globules blancs ou d’antibiotiques, rien ne les atteint. À l’abri sous leur dôme de sucre, ils attendent que les attaques cessent pour reprendre leur expansion.
Cette carapace protectrice, nommée biofilm, est bien connue des milieux hospitaliers. Plus de 70 % des infections nosocomiales sont causées par des bactéries ou des champignons qui produisent ces biofilms protecteurs.
« On imagine les pathogènes comme des individus isolés, mais ils forment aussi des colonies », explique Brendan Snarr, doctorant en microbiologie à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM). Afin de se protéger, ces communautés produisent un épais biofilm, composé de fragments d’ADN, de protéines et de longues molécules de sucre, des polysaccharides.
Si cet enchevêtrement permet aux bactéries et champignons d’adhérer aux surfaces et de se défendre, il complique aussi le traitement de millions de patients dans le monde. Grâce à leurs biofilms, les microbes peuvent s’implanter sur les prothèses, les appareils médicaux, la peau des patients et même dans leurs muqueuses; par exemple, à l’intérieur des poumons.