En répétant des impulsions au bout d’une tige, des ingénieurs créent une onde de choc en médecine.
L’angioplastie traditionnelle ne pouvait plus rien pour Jean-Claude Bergeron, un Sherbrookois de 72 ans, qui ne pouvait pas marcher plus de 70 m en raison d’artères bloquées dans les jambes. Ses vaisseaux étaient si obstrués qu’il était impossible d’y insérer un petit ballon gonflable qui, en temps normal, dégage les voies comme le ferait un chasse-neige. Dans une telle situation, les médecins ont recours à la chirurgie, au pontage, voire même à l’amputation. Mais le docteur Andrew Benko avait à sa disposition une nouvelle technologie peu invasive, développée par l’équipe de Martin Brouillette, professeur au département de génie mécanique de l’Université de Sherbrooke. Le 5 décembre 2016, le médecin de l’Hôpital Fleurimont du CIUSSS de l’Estrie a été le premier à s’en servir sur un humain. Il a introduit le fil en titane de 3 m de long dans les artères du septuagénaire jusqu’au lieu de l’occlusion. Puis il a mis la machine en marche.
Le bout de la tige a asséné une dizaine de coups à la seconde, tel un minuscule marteau-piqueur. Les mouvements microscopiques ont frac turé les dépôts calcifiés sans abîmer les tissus. Une fois l’occlusion percée, après une dizaine de secondes, le petit ballon a pu finaliser le travail.