Des chercheurs créent une lumière qui poursuit sa route derrière les obstacles sans diffuser.
Lorsque la lumière provenant du Soleil pénètre dans notre atmosphère, elle rencontre les innombrables particules microscopiques qui y flottent. Celles-ci jouent alors les trouble-fêtes et « désorganisent » l’onde lumineuse, l’envoyant valser dans tous les sens. Ce phénomène, appelé diffusion, explique notamment pourquoi le ciel nous semble bleu, car le bleu diffuse plus que les autres couleurs contenues dans la lumière solaire.
Avec des collègues du Conseil national de la recherche (CNR) en Italie, Stéphane Kéna-Cohen, professeur de Polytechnique Montréal, a réussi à produire une lumière qui traverse les milieux normalement diffusants sans être diffusée. Cet exploit, qui a été publié dans Nature Physics , est d’autant plus impressionnant qu’il a été accompli à température ambiante, plutôt qu’à une température digne de la surface glaciale de Pluton.
Ce succès repose sur une nanostructure de 1 cm sur 1 cm mise au point par Stéphane Kéna-Cohen et son équipe, à Montréal. Elle renferme deux miroirs placés face à face et séparés par une mince couche de molécules organiques de 100 nanomètres (nm) d’épaisseur – à titre de comparaison, le diamètre d’un cheveu est d’environ 50 000 nm.