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03 janvier 2019
Temps de lecture : 3 minutes

Gauchères ou droitières, les molécules chirales se révèlent

Les chercheurs Antoine Comby et Samuel Beaulieu effectuent des réglages fins sur l’interféromètre qu’ils ont fabriqué pour réaliser l’expérience. Photo: Samuel Beaulieu

Certaines molécules sont parfois gauchères, parfois droitières. En plus de cette bizarrerie, on sait maintenant qu’elles ont des temps de réaction inégaux lorsqu’elles sont bombardées par des lasers.

À l’Université de Bordeaux, chercheurs et étudiants se sont habitués à l’odeur de camphre qui envahissait parfois les couloirs du Centre Lasers intenses et applications. C’est le doctorant québécois Samuel Beaulieu qui était à l’origine de ces effluves ; il ne soignait pourtant aucun rhume.

« Je travaillais sur la chiralité, explique le jeune chercheur, maintenant à l’Institut Fritz-Haber de Berlin. Un composé chiral est un peu comme la main humaine : ses molécules existent en deux versions. » Dans les deux versions, l’assemblage des atomes est le même, mais la configuration tridimensionnelle est inversée à un endroit de la molécule. C’est le cas notamment des molécules de camphre, qui sont un peu comme nos mains : certaines sont « gauchères », d’autres sont « droitières », image miroir l’une de l’autre.

Molécules miroir

Bien souvent, la chiralité ne change rien aux propriétés chimiques des substances. Le camphre sent le camphre, quel qu’il soit. Mais parfois elle change tout. Les molécules « miroirs » de certains médicaments peuvent avoir des effets biochimiques très différents. « En pharmacologie, continue Samuel Beaulieu, il est primordial de distinguer les versions de certaines molécules.

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