Voici une tranche fine d’un côlon de souris vue sous le microscope. Son apparence est anormale en raison d’un état inflammatoire semblable à celui qu’on observe dans les cas d’obésité sévère. Dans cette image, les bactéries (en rose violacé) associées au mucus (en vert) dans l’intestin empiètent sur la paroi du côlon. Elles sont à proximité des cellules épithéliales (en rouge, et leurs noyaux sont marqués de bleu). Normalement, la couche de mucus est plus épaisse et forme une barrière naturelle entre les cellules épithéliales de l’intestin et les bactéries. Dans cet exemple, l’intégrité intestinale est réduite et les bactéries (ou des fragments de celles-ci) peuvent franchir la barrière et éventuellement atteindre les tissus adipeux et le foie. Image: Claude Mathieu
La table est mise pour de nouvelles approches cliniques du diabète de type 2 grâce à la découverte d’une signature bactérienne spéciale dans certains organes des diabétiques.
L’expression « bibite à sucre » prend désormais tout son sens : les microbes présents dans notre système digestif pourraient jouer un rôle crucial dans le diabète de type 2, ce qui améliorerait notre compréhension autant du mécanisme déclencheur de la maladie que de la façon de la soigner.

Fernando Forato Anhê, titulaire d’un doctorat de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec et premier auteur de l’article qui rapportait la découverte en mars dernier dans la revue Nature Metabolism. Photo: Université McMaster
Mais un instant ! Ne savait-on pas déjà que les populations microbiennes différaient entre une personne diabétique et une personne normoglycémique (avec un taux de sucre normal dans le sang) ? Oui, on savait que la maladie entraînait des changements du microbiote intestinal ; par contre, on ignorait ce qu’il en était ailleurs dans le corps, dit Fernando Forato Anhê, titulaire d’un doctorat de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec et premier auteur de l’article qui rapportait la découverte en mars dernier dans la revue Nature Metabolism .
Car même si l’intestin constitue une barrière robuste contre l’intrusion de microorganismes dans notre corps, cette protection n’est pas sans faille.