Jérôme Claverie (à droite), professeur au Département de chimie de la Faculté des sciences de l’Université de Sherbrooke, accompagné de Vincent St-Onge, étudiant au doctorat. Image: Université de Sherbrooke, par Michel Caron
Grâce à des imperfections, une recette de polymère permet de faire fonctionner une batterie dont l’intérieur est solide à température ambiante. À la clé : de futures voitures électriques plus sécuritaires.
Si vous possédez une voiture électrique et qu’il vous vient l’idée saugrenue d’en percer la batterie, réfléchissez-y à deux fois avant de la mettre en pratique. Au cœur de ces 300 kg de métal se trouve un liquide appelé électrolyte, dans lequel des ions lithium font des allers-retours entre deux électrodes ; dans un sens lorsque la batterie se charge et dans l’autre lorsqu’elle se décharge. Le hic ? Cet électrolyte liquide est à la fois volatil et inflammable. Si la batterie est endommagée — lors d’un accident, par exemple —, elle risque fortement de prendre feu. Une question de sécurité à laquelle se sont attaqués Jérôme Claverie et Vincent St-Onge, respectivement professeur et doctorant au Département de chimie de l’Université de Sherbrooke.
Parmi les solutions de rechange plus sécuritaires sur lesquelles travaillaient déjà d’autres équipes ailleurs dans le monde se trouve l’électrolyte à base de polymère, un matériau plus ou moins pâteux, donc peu susceptible de couler. Ainsi ont vu le jour des batteries dites « solides », qui se passent d’électrolyte liquide. La cerise sur le gâteau : elles sont même plus compactes que les batteries classiques.