Les étudiantes Olivia Blenner-Hassett et Elisse Magnuson travaillant au site d’échantillonnage.
Une activité microbienne trouvée dans l’Extrême-Arctique pourrait orienter la recherche de traces de vie ailleurs dans le système solaire.
En juillet 2019, Elisse Magnuson a atterri dans une vallée glacée, rocheuse et poussiéreuse. Une odeur d’œufs pourris flottait dans l’air. Au milieu du paysage se dessinait « un genre de grand dôme de sel sorti de nulle part », raconte la doctorante au Département des sciences des ressources naturelles de l’Université McGill.
Sur l’île d’Axel Heiberg, au Nunavut, elle a grimpé ce monticule « à l’allure étrange », qui encercle comme un cratère la source de Lost Hammer, dans laquelle elle a prélevé des échantillons. Son but : vérifier si des microbes pourraient vivre sur Mars ! Car si le décor est digne d’une autre planète, l’eau qui affleure dans cette source l’est tout autant : salinité très élevée, température constamment au-dessous de zéro et quasi-absence d’oxygène. Ajoutez à cela des émanations de méthane et vous voilà plus sur la planète rouge que sur Terre.

Il faut un hélicoptère pour parvenir à ce monticule de sel de l’île d’Axel Heiberg, au Nunavut.
Des traces de micro-organismes avaient déjà été décelées dans cette eau singulière. Encore fallait-il s’assurer qu’ils habitaient, vivaient et demeuraient actifs dans cette source hostile et n’avaient pas simplement été déposés là par le vent.