François Berthod et son équipe font repousser des nerfs sectionnés, en les guidant à l’aide d’un tube vivant.
Certaines lésions nerveuses graves ne peuvent se réparer d’elles-mêmes. Des chercheurs de Québec ont imaginé un dispositif qui rend possible l’impossible.
Catastrophe ! Un accident de ski vous fait tomber violemment. À l’hôpital, on constate qu’un nerf de votre bras est sectionné, ce qui entraîne une paralysie partielle. Le médecin vous explique que les probabilités que ce nerf se répare de lui-même sont minces, étant donné la sévérité de la lésion. La « moins pire » solution : prélever un nerf sain à l’arrière de votre mollet pour le greffer dans votre bras. L’intervention, si elle fonctionne, occasionnera des pertes sensitives à la jambe et, possiblement, des douleurs fantômes…

Coupe transversale d’un tube nerveux 22 semaines après une greffe de nerf sciatique chez un rat.
Dans son laboratoire rattaché au Centre de recherche en organogenèse expérimentale de l’Université Laval, situé à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, à Québec, François Berthod travaille d’arrache-pied à développer une meilleure solution. « Nous avons mis au point un tube vivant et prévascularisé afin de faciliter la régénérescence des fibres nerveuses. On le conçoit à partir des propres cellules du patient », indique le professeur au Département de chirurgie. Un tunnel-guide de croissance pour les nerfs, en quelque sorte. Et ça fonctionne ! Sur des souris, du moins. La découverte a été publiée en janvier 2022 dans les pages de