De gauche à droite : Méril Mérindol et Guillaume St-Onge
Au cours des siècles, de forts séismes ont secoué l’estuaire du Saint-Laurent. L’étude d’anciens glissements sous-marins révèle qu’ils sont plus fréquents et plus intenses qu’on le croyait.
« Les toits semblaient se courber […] ; les cloches sonnaient d’elles-mêmes […] ; la terre bondissait, faisant danser les pieux des palissades… »

Armement du carottier à gravité à bord du navire de recherche Coriolis II lors d’une mission du Réseau Québec maritime.
Dans les Relations des Jésuites , Jérôme Lalemant, missionnaire à Québec, décrit un grand séisme survenu le 5 février 1663, comme plusieurs autres lettrés de l’époque. Tous évoquent une expérience traumatisante et signalent que les eaux des rivières et du Saint-Laurent sont restées brunes pendant plusieurs mois, tant elles étaient chargées de sédiments.
C’est que ce tremblement de terre a provoqué d’importants glissements de terrain, aussi bien sur la terre ferme que dans le lit des cours d’eau. « Le séisme a dû atteindre une magnitude supérieure à 7. Un tel événement, s’il survenait de nos jours, détruirait une grande partie de nos infrastructures », affirme Guillaume St-Onge, chercheur en océanographie physique à l’ISMER, l’Institut des sciences de la mer rattaché à l’Université du Québec à Rimouski. Il sait de quoi il parle.