Les cartes anciennes sont loin d’être banales, elles racontent l’évolution de la vision du monde.
Ding! Un message atterrit sur la page Facebook de Québec Science un jour de juin 2020. « Bonjour, simplement vous informer que la carte que vous montrez n’est pas correcte. Le Groenland est plus petit que l’Amérique latine. Votre carte présente une version tordue de la réalité. C’est peu scientifique de votre part ! » Le jeune homme à l’œil de lynx fait référence à une carte de l’Organisation mondiale de la santé accompagnant un article sur la COVID-19 où le Groenland paraît plus grand que l’Amérique du Sud. En réalité, il est sept fois plus petit que ce continent !
L’anecdote illustre bien le défi que plusieurs cartographes ont eu à relever au fil des siècles : comment reproduit-on la planète toute ronde sur une surface plane ?
La science cartographique a pris son envol au 1 er siècle. L’astronome grec Claude Ptolémée inscrit dans un volume appelé Geographia les noms et coordonnées d’au moins 8 000 lieux, qui serviront de connaissances de base aux cartographes. « Il a été le premier à utiliser des coordonnées géographiques, la longitude et la latitude, pour localiser un point dans le monde », souligne Lauren Williams, bibliothécaire aux livres rares et collections spécialisées de l’Université McGill.