Concombre de l’espèce Cucumaria frondosa Photo: Mélissa Guillemette
Les concombres de mer peuvent se balader, ont découvert des chercheurs canadiens.
Annie Mercier et Jean-François Hamel sont bien connus pour leurs travaux sur les concombres de mer, en plus de leurs recherches sur la vie des grandes profondeurs marines.
Lors de notre passage dans leur laboratoire de l’Ocean Sciences Centre de l’Université Memorial, à Terre-Neuve, il y avait des concombres dans des aquariums, au congélateur et dans le séchoir, diffusant une odeur de bord de mer.
Avec des collègues et des étudiants, le duo a récemment publié un article dans le Journal of Animal Ecology révélant que ces échinodermes sont capables de se déplacer sur de grandes distances en modifiant leur flottabilité. I ls se gorgent d’eau et gonflent afin de rouler , dériver et chuter vers de nouveaux territoires, un phénomène que les chercheurs ont documenté chez deux espèces en laboratoire, mais aussi dans leur habitat naturel.
Cucumaria frondosa , l’espèce commerciale canadienne, peut ainsi parcourir 90 km par jour! Pas mal pour une espèce sédentaire qui ne semblait pouvoir bouger que de quelques centimètres à l’heure seulement.
Un ancien étudiant au doctorat, Bruno Gianasi, a également découvert, à force d’observer des larves de Cucumaria frondosa , qu’elles fusionnent parfois pour constituer une chimère. Cela signifie qu’un individu porte deux, voire trois bagages génétiques, comme si des jumeaux non identiques se soudaient.