L’image du haut montre un échantillon de tumeur pulmonaire dans lequel on a identifié avec un marqueur brun certaines cellules de l’environnement tumoral. L’image du bas montre le même échantillon analysé avec un algorithme. Une approche similaire a été utilisée dans l’étude, mais en marquant des dizaines de types de cellules. Image: Équipe de recherche (Michèle Orain)
Pour évaluer le risque de récidive des personnes opérées d’un cancer du poumon, deux équipes ont analysé, au micromètre près, l’organisation des cellules au sein des tumeurs.
Si les oncologues pouvaient voir l’avenir, leurs décisions seraient grandement facilitées. Prenez le cancer du poumon, le plus meurtrier au pays, et au monde. Lorsqu’on le détecte assez tôt, on retire la tumeur par chirurgie. Mais comment savoir ensuite si la personne est vraiment guérie ? Si elle a besoin d’une chimiothérapie complémentaire ? D’un suivi rapproché ?
« Environ 25 à 30 % des patients qu’on opère subissent une récidive. Si on pouvait savoir qui est à risque, on dirigerait les ressources vers ces personnes et on éviterait de traiter les autres inutilement », soutient Philippe Joubert, de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ) – Université Laval.
Faute de boule de cristal, le pathologiste a fait équipe avec Logan Walsh et Daniela Quail, de l’Université McGill, pour tenter de déceler, dans un minuscule morceau de tumeur, des indices annonciateurs de récidive. Leur travail était titanesque : à partir d’échantillons de la biobanque de l’IUCPQ, issus de 416 malades opérés, les scientifiques ont passé au crible 1,6 million de cellules !