Contempler les plantes n’est pas qu’un bonheur pour les yeux; c’est également un exercice fort utile auquel les biologistes se prêtent avec une panoplie d’outils de plus en plus précis.
Dans les années 1990, la biologie végétale avait pourtant quelque peu mis de côté les microscopes et l’analyse de la morphologie des plantes au profit de techniques beaucoup plus « à la mode » : les outils moléculaires. « Tout le monde s’est précipité sur les gènes, les protéines, le séquençage, le génome », se rappelle la professeure à l’Université McGill Anja Geitman qui avait choisi son domaine d’études après avoir découvert la beauté des plantes à travers un microscope électronique, à la fin des années 1980.
« Mais on a réalisé qu’un génome ou une séquence d’ADN ne nous disent rien, raconte celle qui est aussi doyenne de la faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement. Pour comprendre pourquoi un fruit devient beaucoup plus gros qu’un autre, ou pourquoi il ne développe pas de semences, il faut lier les connaissances moléculaires avec ce qu’on voit et avec le fonctionnement de l’organisme. »
Le retour au microscope a donc été inévitable, vers le début des années 2000, et, depuis, plusieurs méthodes d’imagerie se sont ajoutées à l’arsenal des biologistes