Il a suffi d’une étincelle, d’une seule molécule capable de se dédoubler pour que la vie apparaisse sur Terre. Ce hasard incroyable a amené l’invention de millions d’organismes dans un grand «copier-coller» du vivant. Dans son plus récent livre, Dans l’œil du pigeon: évolution, hérédité et culture (Boréal), Luc-Alain Giraldeau, biologiste spécialisé en comportement animal et doyen de la faculté des sciences de l’Université du Québec à Montréal, explique que cette course à la réplication de l’ADN forge le vivant encore aujourd’hui, y compris dans nos comportements les plus intimes.
Pourquoi vous intéressez-vous à ce qui s’est passé il y a 4 milliards d’années pour expliquer le comportement des humains d’aujourd’hui?
Avant de comprendre le comportement humain, ou celui du chien ou du lézard, il faut comprendre ce qu’est la vie; ce qui l’a créée. Pourquoi les animaux tiennent-ils tant à se reproduire? Dans le vivant, il n’y a pas d’autre logique que la reproduction. Comme le saumon qui vient mourir sur les galets pour se reproduire, nous ne sommes qu’un agencement temporaire de gènes dont la seule fonction est d’en faire d’autres.
Par ailleurs, la vie n’a pas débuté avec l’objectif de créer des humains. Une fois qu’est apparue la première molécule «autoréplicante», alors a commencé la course à qui se multiplie le mieux. Nous n’en sommes qu’une version.