Marie-Laurence Lemay s’emploie à bonifier nos connaissances sur les phages, des virus qui s’en prennent aux bactéries, les bonnes comme les mauvaises.
Blanc, jaune ou orangé, peu importe : les Canadiens fondent pour le cheddar ! Bon an, mal an, ils engloutissent en moyenne plus de trois kilos de ce fromage à pâte dure originaire d’Angleterre. Comme plusieurs autres produits laitiers fermentés, le cheddar n’existerait toutefois pas sans le précieux coup de pouce de Lactococcus lactis . C’est grâce à cette bactérie que le lait coagule et se transforme en caillé, première étape nécessaire à l’obtention d’un délice fromagé à insérer préférablement entre deux tranches de pain grillées. Bien entendu, l’industrie laitière prend toutes les précautions possibles afin de faciliter la vie de Lactococcus lactis .
Malgré tout, des invités-surprises viennent parfois importuner cette artisane du cheddar. Leur nom : les phages virulents de lactocoques appartenant au groupe sk1. Autrement dit, des virus qui s’attaquent aux bactéries. Un en particulier a retenu l’attention de Marie-Laurence Lemay lors de son doctorat en microbiologie réalisé à l’Université Laval : p2. « Il se trouve que c’est aussi un phage modèle sur lequel on disposait préalablement de beaucoup d’informations », se souvient celle qui est aujourd’hui chercheuse postdoctorale au sein du laboratoire d’Yves Brun, rattaché au Département de microbiologie, infectiologie et immunologie de l’Université de Montréal.