Illustration: Vigg
On attend d’un casque qu’il nous protège la tête en tout temps. Mais les normes sont conçues pour un type de choc précis.
Un casque de ski doit protéger une tête qui percute, à grande vitesse, un obstacle métallique, selon les normes de l’industrie. Qu’arrive-t-il quand une tête s’enfonce plutôt dans un banc de neige au ralenti ou heurte un autre skieur ?
Voilà la question que se sont posée Nicolas Bailly, un jeune chercheur formé en génie mécanique, et certains de ses collègues. Il s’agit d’un sujet qui passionne l’ingénieur depuis très longtemps. « J’ai grandi dans une petite station des Alpes, dit ce Français d’origine installé au Québec pour son postdoctorat. J’ai fait beaucoup de compétitions de ski… et je me suis beaucoup blessé aussi ! »
Pour mener son étude, publiée récemment dans la revue Medicine and Science in Sports and Exercise , Nicolas Bailly a reproduit virtuellement les cinq accidents les plus fréquents associés à des traumatismes craniocérébraux (ou TCC, un terme qui comprend différentes blessures, de la commotion cérébrale à la fracture du crâne jusqu’au coma profond), selon un coup de sonde réalisé auprès de l’infirmerie de 15 stations de ski françaises. Soulignons que ses travaux ont été en partie financés par le manufacturier Salomon, qui conçoit des casques et voulait obtenir plus de données afin d’améliorer ces produits.