Lorsqu’un souvenir se forme, un vaste circuit de neurones s’active dans le cerveau . Ceux-ci ont, pendant quelques millisecondes, vibré à l’unisson, suivant une « musicalité » (fréquence, rythme) qui constitue la signature de ce souvenir bien précis. Chaque fois que ce souvenir vous revient à l’esprit, ce même groupe de neurones se rallume comme un seul ! Car le chemin allant de l’un à l’autre s’est renforcé. C’est ce qu’on appelle la « potentialisation à long terme », dont les mécanismes sont encore partiellement incompris.
Pensez à un chemin de raquette dans les bois. Le premier marcheur tasse un peu la neige sous son poids. Au fur et à mesure que les promeneurs se succèdent, le chemin sera de plus en plus visible; la trace de plus en plus profonde. C’est un peu le principe de la potentialisation à long terme : plus un souvenir est intense ou utile, plus la connexion entre les neurones activés en même temps se renforce. Par quels mécanismes ? Ils sont complexes. L’un des acteurs est le glutamate, un neurotransmetteur qui, en se fixant sur certains récepteurs de la cellule, active différentes cascades moléculaires.