Illustration: Amélie Barnathan
Les migrations animales sont un phénomène impressionnant. Comment les animaux s’orientent-ils ? Et pour aller où, au fait ?
Véronique Lesage connaît le rorqual bleu comme personne. Depuis plusieurs années, cette chercheuse de l’Institut Maurice-Lamontagne « tague » des individus pour suivre leurs migrations. Pourtant, elle ignore comment ces baleines font pour s’orienter ! «Les bélugas migrent en famille, donc on pense que la connaissance est transmise. Pour les autres cétacés, on spécule beaucoup, mais, en réalité, on ne sait pas. Ils suivent peut-être la nourriture, ou font des choix en fonction de leur expérience.»
Le rorqual bleu n’est pas le seul à captiver les chercheurs. En fait, les mécanismes qui permettent à de nombreuses espèces migratrices de trouver leur chemin sont méconnus. Certaines semblent se repérer grâce aux astres, aux courants marins ou à la géographie. D’autres y parviendraient à l’aide de leur odorat ou de la composition chimique de l’eau.
Une étude menée sur les saumons rouges de la rivière Fraser, en Colombie-Britannique, laisse croire que cette espèce se réfère à une « empreinte magnétique » de l’endroit où elle a accédé à la mer pour la première fois afin de retourner à sa rivière natale afin de s’y reproduire. Comment se forme cette empreinte ? Cela reste à éclaircir.