Des chercheurs de différentes disciplines s’allient pour comprendre les motifs et les formes qui nous entourent.
Anja Geitmann adore les casse-têtes. Mais oubliez les après-midis à chercher les bons morceaux en buvant une tisane : ce sont les cellules en forme de puzzle à la surface des feuilles de certaines plantes qui intéressent la biologiste. « Cette configuration se crée à partir de cellules assez simples. Regardez la différence sur 18 heures », dit la doyenne de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement de l’Université McGill en montrant des images captées au microscope dans son laboratoire.
Sur cette courte période, une cellule hexagonale- commence à se déformer pour s’emboîter dans ses voisines. Pour décortiquer la mécanique derrière le phénomène, son équipe utilise des outils de modélisation qui servent habituellement pour les ponts ou les voitures. « On fait des simulations des forces, des composants et des formes pour essayer de comprendre les différentes étapes qui mènent à un agencement multicellulaire qui devient une feuille super complexe. »
Pour le moment, son équipe a découvert, à partir de la plante modèle Arabidopsis , que la cellulose et la pectine, présentes dans la paroi cellulaire, jouent un rôle dans cette mystérieuse organisation, tout comme la pression interne de la cellule.