L’agriculteur Paul Caplette installe sur sa terre des nichoirs qu’il construit lui-même avec l’aide de son frère pendant l’hiver. Photo: Jean-François Hamelin
Les populations d’oiseaux champêtres battent dramatiquement de l’aile. Leur protection passe-t-elle par un meilleur aménagement des champs ?
Paul Caplette, producteur de céréales à Saint-Robert, en Montérégie, n’oubliera jamais ces mots que ses enfants lui ont adressés à la suite de discussions qu’ils avaient eues à l’école au début des années 2000. Cette critique l’a profondément atteint, d’autant plus qu’il tentait d’adopter de bonnes pratiques agroenvironnementales. « Les agriculteurs sont vus comme des méchants : on pollue l’eau et on tue les oiseaux », déplore-t-il.

Paul Caplette, producteur de céréales à Saint-Robert. Photo: Jean-François Hamelin
Depuis la déclaration sans équivoque de ses enfants, Paul Caplette redouble d’ardeur pour faire partie de la solution, en particulier pour ce qui est des oiseaux. Car c’est chez les espèces champêtres qu’on note la plus forte décroissance des populations ces 20 dernières années, selon les données recueillies par le Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional . « Elles sont en déclin majeur parce que les pratiques agricoles ont changé depuis 40 ans, autant au Québec qu’ailleurs en Amérique du Nord », résume Benoît Jobin, spécialiste de la conservation des habitats à Environnement et Changement climatique Canada et collaborateur de l’atlas.