Les fourmis de laboratoire sont peintes pour permettre leur identification. Photo: Daniel Charbonneau
Fainéantes! Opportunistes! Plus de la moitié des fourmis Temnothorax rugatulus paressent, pendant que l’autre moitié soignent les larves, cherchent de la nourriture et travaillent à aménager le nid. Non, la fourmi n’est pas toujours la besogneuse mise en scène par Jean de La Fontaine et Ésope. À l’instar des autres insectes sociaux (abeilles, guêpes, termites), elle sait aussi se la couler douce.
Daniel Charbonneau, un biologiste québécois, chercheur doctorant à l’université d’Arizona, à Tucson, et Anna Dornhaus, sa directrice de thèse, ont remarqué que le farniente est même une spécialité – un métier, quoi! – chez cette espèce de fourmis.
Ils ont recueilli cinq colonies de Temnothorax rugatulus dans les monts Santa Catalina, au nord de la ville, pour les réinstaller dans des fourmilières artificielles en laboratoire. Ils ont ensuite peint de petits points de différentes couleurs sur la tête, l’abdomen et le dos des bestioles pour arriver à les reconnaître individuellement. Chaque nid a été filmé 18 fois, pendant 5 minutes, à différentes heures, et sur une période de 2 ou 3 semaines.
Quatre groupes ont émergé dans cette étude publiée dans B ehavioral Ecology and Sociobiology : les travailleuses extérieures, les nourricières, les patrouilleuses-toiletteuses et… les inactives.
Au total, 46% des fourmis observées assez régulièrement pour compter dans l’échantillon ne faisaient rien.