Uniques, les empreintes digitales? La science ne l’a jamais prouvé, avertissent des chercheurs.
Dans toute série télé policière qui se respecte, les enquêteurs n’oublient jamais de relever les empreintes digitales sur les scènes de crime. Et pour cause, ces motifs sont uniques. C’est en tout cas ce qu’on répète partout. La probabilité que deux humains possèdent les mêmes empreintes serait de une sur 64 milliards à une sur 113 milliards, peut-on lire auprès de nombreuses sources fiables.
Vraiment ? « Les chiffres qui circulent à propos de la soi-disant unicité des empreintes sont en fait anecdotiques et ne reposent sur aucune analyse scientifique rigoureuse. Les autorités policières nous ont fait croire que les “empreintes ne mentent pas”. C’est faux », s’insurge Anil Jain, du département d’informatique de la Michigan State University.
Il fait partie d’un quatuor de chercheurs de l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS), qui ont signé en octobre un rapport sur l’utilisation en criminologie des empreintes digitales « latentes », c’est-à-dire laissées involontairement sur des objets ou des surfaces. Leur conclusion : « La science ne peut pas prouver qu’une empreinte est unique », résume-t-il. Et on ne peut donc pas condamner quelqu’un hors de tout doute en se fiant à ce seul indice.
Cela ne surprend guère Alexandre Beaudoin, vice-président de l’ International Association for Identification