À Cape Cod, un centre de recherche tente de faire des céphalopodes le nouveau modèle animal génétiquement modifié. Après les souris et les rats de laboratoire, les pieuvres et les calmars?
Le nombre est impressionnant. Plus de 3,8 millions d’animaux ont été utilisés en 2018 par des équipes scientifiques pour faire avancer les connaissances au pays, selon les données du Conseil canadien de protection des animaux, qui encadre cette pratique. Du lot, seuls 10 calmars et 150 seiches. « Il va falloir remédier à ça ! » blague Bret Grasse.
Le biologiste responsable des opérations céphalopodes au Marine Biological Laboratory (MBL), à Woods Hole au sud-ouest de Cape Cod, est en mission depuis 2017 : il cultive sept espèces de pieuvres, seiches et calmars dans le but de les rendre disponibles aux chercheurs du monde entier. « Une poignée de modèles animaux très importants ont fait progresser notre compréhension de l’ADN au cours des dernières décennies : comment les gènes se transmettent, pourquoi j’ai les cheveux bruns et pas roux… Il y a la souris, le rat, la grenouille, la mouche à fruits, le poisson-zèbre – qui vit dans l’eau douce. Mais aucun n’est marin ! Pourtant, l’océan est le plus grand écosystème sur la planète !